Micro-entrepreneurs, pensez à vous assurer

Publiée le 11/03/2024

On a parfois tendance à penser, quand on est micro-entrepreneur, qu’il est inutile de couvrir son activité. Halte aux idées reçues, BGE et MAAF font le point pour vous sur les assurances essentielles dans le cadre de votre activité professionnelle.

A l’occasion du webinaire Micro-entrepreneurs, les assurances essentielles, les experts MAAF Isabelle Combettes et Patrick Baby et la consultante-formatrice de BGE Sud-Ouest Claire Renaudie reviennent sur l’importance de se protéger des risques liés à son activité professionnelle.

Assurer les biens

Il est en premier lieu important de savoir que vous devez protéger vos locaux via une assurance qui permet également de garantir le matériel qui s’y trouve. Cela vous permet d’être couvert contre un certain nombre de risques : incendie, explosion, dommages électriques, vol, vandalisme, bris de glace, dégâts des eaux, catastrophe naturelle, etc.

70 % des entreprises victimes d’un incendie grave sont confrontées à un dépôt de bilan dans les trois ans qui suivent, il est donc essentiel d’être bien assuré pour son local et son contenu professionnel.

Cela est aussi vrai si votre activité ne requiert pas de locaux spécifiques mais que vous travaillez depuis chez vous. Il est tout de même important de déclarer à votre assureur qu’un espace est dédié à l’activité de votre entreprise, ce qui permettra de l’assurer et d’assurer votre matériel. Il est par ailleurs essentiel de faire ces démarches dès le démarrage de votre activité. « J’ai encore eu le cas récemment, confirme Claire Renaudie, d’un micro-entrepreneur que j’ai installé pour un commerce dans un petit village dans le Gers. Dans les 48h, la vitrine avait été fracturée ».

Si votre local vous permet de générer votre chiffre d’affaires, comme c’est le cas par exemple pour un commerçant, il existe l’assurance des pertes d’exploitation, qui permet d’indemniser l’entreprise si un sinistre empêche le maintien de l’activité dans les conditions habituelles. L’assurance prend en charge la perte de marge brute et les éventuelles dépenses engagées pour limiter le manque à gagner.

Vous devez également penser à assurer votre véhicule, même si vous utilisez un véhicule privé dans le cadre de vos déplacements personnels. « Dans la pratique, c’est quelque chose que beaucoup de corps de métiers peuvent oublier, notamment quand l’usage de la voiture est un peu accessoire à l’activité principale », explique Claire Renaudie.

Assurer l’entrepreneur

Parce que la santé de l’entreprise est intimement liée à la santé de l’entrepreneur, il est également important de s’assurer soi-même. Pour compléter les prestations de la Sécurité sociale des indépendants, vous pouvez bénéficier de garanties complémentaires comme une complémentaire santé, une prévoyance complémentaire ou une retraite complémentaire.

Cela est important, car pour avoir accès aux indemnités journalières versées par le régime obligatoire en cas d’arrêt de travail suite à une maladie, il faut remplir certains critères :

  • Il faut être artisan ou commerçant ;
  • Il faut être affilié à la Sécurité sociale des indépendants depuis au moins un an ;
  • Il faut avoir un revenu annuel moyen, après abattement forfaitaire, supérieur ou égal à 4113,60 €.

Si vous êtes éligible, les indemnités journalières versées par le régime obligatoire couvrent au maximum 50 % du revenu annuel moyen.

Les indemnités journalières que vous allez toucher vont être inférieures aux revenus que vous aviez l’habitude d’avoir, c’est pourquoi il est important de vous protéger et de penser à ces questions de prévoyance, même si ce n’est pas évident pendant la phase de création de l’entreprise. Cela peut conditionner la suite de l’entreprise en cas d’arrêt de travail long.

Il vous faudra également penser à votre responsabilité professionnelle en tant qu’entrepreneur. Cela permet de vous couvrir si vous occasionnez un dommage à quelqu’un dans le cadre de votre activité professionnelle, sachant que votre responsabilité civile personnelle ne prend pas en compte les dommages occasionnés dans le cadre de votre vie professionnelle.

Pour vous assurer en cas de litige avec un client ou un fournisseur, par exemple, vous pouvez également souscrire une assurance protection juridique. Les entrepreneurs étant de plus en plus soumis à des propositions de prestataires plus ou moins qualitatives ou litigieuses, « la protection juridique prend tout son sens, car ce n’est pas facile de se défendre quand le contrat n’est pas à la hauteur de ce qu’on aurait pu espérer », précise Claire Renaudie.

On se pose parfois la question du coût, précise Isabelle Combettes, mais les garanties de responsabilité civile professionnelle sont adaptées à l’activité, donc leur montant s’adapte.

Les assurances liées à l’activité

Les assurances citées plus haut concernent tous les secteurs d’activité. A celles-ci peuvent s’ajouter, en cas d’activité réglementée, certaines autres obligations d’assurance.

Les professionnels du bâtiment se doivent par exemple de souscrire une assurance de responsabilité décennale, même en micro-entreprise, tout professionnel du bâtiment étant tenu responsable des dommages, pour les travaux de gros œuvre et de second œuvre, qui peuvent apparaître sur l’ouvrage qu’il a réalisé.

Les agents immobiliers doivent quant à eux souscrire une garantie financière, dès lors qu’ils détiennent des fonds, des actions ou des valeurs immobilières qui appartiennent à leurs clients, comme un dépôt de garantie par exemple.

Pour en savoir plus sur les assurances professionnelles, on vous donne rendez-vous sur le site dédié de la MAAF.

Structurer son projet entrepreneurial

Les assurances font partie d’une longue liste de démarches qu’il faut anticiper dans le cadre de la création ou de la reprise d’une entreprise. C’est pourquoi les conseillers-formateurs BGE proposent un accompagnement basé sur la transmission de savoir-faire entrepreneuriaux, afin d’équiper les entrepreneurs et de les rendre autonomes dans la gestion quotidienne de leur entreprise. BGE a notamment développé une certification, enregistrée à France Compétences, qui permet de structurer un projet entrepreneurial pérenne et qui aborde entre autres l’organisation administrative de l’entreprise.

Micro-entrepreneurs, les assurances essentielles