Talent BGE 2025 pour la région Centre Val-de-Loire
Maison d’hôtes à thème musical
Nathalie nous confie : « Depuis toujours, j’ai rêvé d’entreprendre. Cela fait au moins 15 ans que cette envie me trotte dans la tête, celle d’être mon propre patron, de ne plus dépendre d’une hiérarchie mais de tracer ma propre voie. Pendant plus de 30 ans, j’ai été crédit manager dans de grandes entreprises. C’est un métier que j’ai profondément aimé, car il me plaçait au cœur du fonctionnement d’une entreprise. Être crédit manager, c’est gérer les encaissements, le risque client, anticiper les défaillances, échanger avec les commerciaux, la finance, la direction… C’est un métier transversal et stratégique. J’ai évolué vers des postes à dimension internationale.
Mais le COVID a tout changé. J’ai passé des journées entières, 12 heures d’affilée, devant un écran. Une lassitude immense s’est installée. J’arrivais à l’approche de mes 60 ans et j’ai compris que je ne pouvais pas finir ma carrière ainsi, enfermée entre quatre murs numériques.
En parallèle, nous avons hérité de la maison de mes beaux-parents en Brenne. Dans un véritable écrin de verdure, cette maison, un ancien relais de poste du XVIe siècle, nous a semblé parfaite pour un nouveau projet de vie : une maison d’hôtes pas comme les autres. Pour structurer cette idée, j’ai été accompagnée par BGE Berry Touraine. Ça a été un véritable levier pour concrétiser mon projet. Au-delà des conseils techniques et des outils, ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la flexibilité et l’écoute. Le suivi à la carte m’a permis d’avancer à mon rythme, en tenant compte de mes contraintes personnelles et professionnelles. Mon conseiller-formateur était très disponible. Il a su s’adapter, m’apporter de la clarté dans les étapes à suivre, tout en me laissant l’autonomie nécessaire. L’étude de marché a confirmé que si d’autres offres existaient dans la région, le marché de l’hébergement, en l’absence d’hôtel, n’était pas saturé.
Avec mon mari, nous avons décidé de rénover entièrement la maison, tout en gardant son cachet ancien. Toiture, électricité, isolation phonique pour créer un studio de répétition musical, tout a été repensé. C’est devenu un projet de famille : chambres d’hôtes pouvant accueillir jusqu’à 8 personnes, bientôt 12 avec une suite parentale en cours d’aménagement. On y accueille familles, musiciens en résidence ou non et entreprises en quête de ressourcement.
La musique, c’est une passion qui m’habite depuis l’enfance. Mon père jouait du saxo, on écoutait beaucoup de jazz. À 30 ans, j’ai ressenti un besoin vital de renouer avec cette fibre artistique. Je chante depuis toujours, et depuis 2017, je fais partie d’un groupe pop-rock : The Fraisettes Experience. Ce lien avec la musique, je voulais l’intégrer à mon projet. C’est pour ça que nous avons créé un studio de répétition dans la maison. Vue sur le jardin, insonorisation, cadre apaisant : l’endroit est idéal pour la création.
Le lieu s’appelle Le Lion de Brenne. Le choix du nom n’est pas anodin. Beaucoup d’anciens relais de poste s’appelaient “Le Lion d’Argent”, mais comme ce nom existe déjà à La Châtre, nous avons voulu créer une identité propre. “Le Lion de Brenne” est né naturellement, en hommage au territoire, le parc naturel régional de la Brenne, et à l’histoire de la maison. De plus il s’agit d’un nom unique sur lequel il n’y aura pas d’ambigüité pour le référencement. C’est important qu’on puisse nous trouver facilement.
Mon mari, très créatif, a même inventé un conte autour d’un lion vivant dans la Brenne. Ce livre pour enfant sera illustré par notre fille qui est graphiste, et laissé en libre accès pour les plus jeunes de nos hôtes.
L’accueil est au cœur de notre démarche. On reçoit des familles, des musiciens, mais aussi des randonneurs, des touristes, parfois même des personnes qui viennent avec leur cheval ! On a un grand terrain de 2 700 m² avec un petit ruisseau au fond. C’est simple, mais c’est apaisant. On a aussi investi dans des vélos à assistance électrique pour encourager les balades dans la région, encore peu connue pour le cyclotourisme. Les sentiers sont pourtant magnifiques.
Côté environnement, je suis très engagée. J’essaie de fonctionner en circuits courts, je fais pousser des herbes aromatiques, je taille moi-même nos vieux pommiers, j’expérimente la lactofermentation et les conserves de légumes ou de fruits au vinaigre. J’aime aussi cuisiner pour nos hôtes, dans la mesure du raisonnable. Je fais des gâteaux sans gluten, des pickles de pomme, des boissons fermentées… Les retours sont toujours très positifs.
Pour continuer à developper la notoriété du Lion de Brenne, je suis en lien étroit avec l’office de tourisme et Destination Brenne, qui m’ont bien aiguillée sur les démarches touristiques.
Aujourd’hui, je continue à me former sur les outils numériques. Canva, WordPress, réseaux sociaux : c’est ma fille qui m’initie et me pousse à me professionnaliser sur ces aspects. J’ai déjà un site en préparation, je suis sur plusieurs plateformes en ligne et j’utilise beaucoup le bouche-à-oreille. J’ai refusé de rejoindre certains réseaux d’entrepreneurs par manque de temps en haute saison, mais je participe régulièrement au BGE club local pour réseauter.
Ce qui me nourrit le plus, ce sont les rencontres humaines. Discuter avec nos hôtes, partager un moment, une passion, une histoire. On a des échanges passionnants. C’est ça qui donne du sens à tout ce qu’on fait. Offrir un lieu de pause, d’inspiration, de retour à l’essentiel. Que ce soit pour des familles, des artistes, ou des entreprises.
On ne cherche pas à grandir à tout prix, mais à bien faire. Lancer une activité comme celle-ci, c’est exigeant. Heureusement, j’ai une solide expérience de gestion. Mais je mesure les défis quotidiens. Trouver les bons mots, les bons supports pour se faire connaître, bâtir une réputation solide… Il faut du temps. Les autres hébergeurs que j’ai rencontrés lors de la structuration de mon projet m’ont tous dit la même chose : un an minimum pour que les choses se mettent en place.
D’ici là, on avance. On continue à aménager, à accueillir, à créer. À faire de ce lieu un endroit vivant, chaleureux, musical et humain. Un espace où l’on respire, où l’on ralentit, où l’on partage. »