Sev's Nursery

Séverine Leclercq

  • Talent 2025
  • Services aux personnes
  • Hauts-de-France
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Talent BGE 2025 pour la région Hauts-de-France
Micro-crèche bilingue anglais/français

Une reconversion bien accompagnée

Séverine est devenue cheffe d’entreprise, elle nous parle de son parcours: « J’ai travaillé pendant vingt ans dans le commerce, principalement comme store manager, un poste où j’étais responsable d’une équipe d’une quinzaine de personnes et j’aimais particulièrement cette dimension humaine, le fait de former, d’accompagner et de faire progresser mes collaborateurs. Mais au fil des années, j’ai senti que j’avais atteint une forme de plafond. Les perspectives d’évolution n’étaient plus très nombreuses et j’ai réalisé que vendre des vêtements ne m’apportait plus la même motivation. Cette réflexion s’est accentuée pendant la période du COVID, un moment qui a poussé beaucoup de gens à s’interroger sur leur parcours. Moi, j’ai ressenti le besoin de revenir à une passion que j’avais depuis toujours, celle de la petite enfance. Depuis que je suis jeune, j’ai toujours eu une attirance naturelle pour les enfants, une facilité à entrer en relation avec eux. C’était une évidence pour moi de m’orienter dans cette voie.

Au départ, j’avais pensé intégrer une crèche ou une micro-crèche existante, mais connaissant mon goût pour le management et la création, j’ai vite compris que je serais frustrée de ne pas pouvoir m’appuyer sur ces compétences. L’idée de créer ma propre micro-crèche est alors née. L’envie était forte, mais je ne savais pas comment transformer cette idée en projet concret. C’est à ce moment que j’ai rencontré BGE Flandre Création à Dunkerque. J’ai suivi une formation qui a été déterminante. Elle m’a permis de comprendre les bases de la création d’entreprise, de monter un business plan, de travailler sur les aspects financiers et administratifs. J’ai pu prendre conscience de la complexité du parcours, mais aussi de ma capacité à y parvenir si je m’en donnais les moyens.

Se faire financer

Dans le même temps, j’ai décidé de reprendre l’anglais. Ce travail personnel m’a donné l’idée d’intégrer le bilinguisme au cœur du projet pédagogique. Ma micro-crèche se distingue donc non pas par son tarif mais par une approche éducative différente. Lors de mon étude de marché, j’ai constaté qu’il y avait une demande réelle, notamment avec l’installation de familles étrangères dans le dunkerquois, en lien avec le développement industriel. J’ai aussi trouvé un local en plein centre-ville de Dunkerque, dans une rue très dynamique proche du tribunal, fréquentée par de nombreux avocats. Malgré la baisse du taux de natalité, l’emplacement et la différenciation par le projet bilingue me donnaient toutes les chances de réussir. Au final, deux éléments me permettent de me démarquer : ce projet pédagogique original et une tarification plus accessible que dans d’autres structures.

Le financement a été une étape importante. J’ai eu la chance d’être très bien accompagnée et orientée. J’ai obtenu des financements via la CIC, Nord Actif, Initiative et Bpifrance. Tous mes dossiers ont été acceptés, et je sais que sans l’accompagnement de BGE, cela aurait été beaucoup plus difficile. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que BGE ne fait pas les choses à la place des porteurs de projets. On est soutenu, orienté, mais on doit s’impliquer, produire les documents, avancer sur le dossier. Cela oblige à comprendre chaque étape et à être pleinement acteur de son projet.

Recruter son équipe

Une fois la micro-crèche ouverte, j’ai dû constituer mon équipe. J’ai recruté principalement via Facebook. L’anglais est introduit au quotidien par des mots, des chansons, des rituels, parfois des ateliers animés par des professeurs et des lycéens. J’essaie aussi d’impliquer les parents dans cette démarche. Aujourd’hui, mon équipe est composée de quatre salariées en CDI, d’une apprentie et d’une employée chargée de l’entretien. Cela représente un effectif important pour une structure de 12 enfants, mais c’est volontaire. Je veux maintenir un haut niveau de qualité, proposer des activités manuelles et pédagogiques, organiser des sorties et suivre de près le développement des enfants. Je refuse que ma structure devienne une simple garderie.

Mon expérience dans le commerce haut de gamme m’a donné le goût de l’excellence et je veux le conserver. Cela a un coût car la masse salariale est importante, mais pour moi c’est indispensable. Nous proposons aussi des contrats d’urgence, ce qui permet d’accueillir des enfants de familles qui se retrouvent sans mode de garde temporairement. La crèche reste ouverte toute l’année, ce qui constitue un vrai service pour les parents.

Préparer l'avenir

Un de mes points faibles est la communication. Ma page Facebook ou ma présentation en ligne ne reflètent pas encore bien la qualité de ce que nous faisons. Je n’ai pas encore investi dans un logo ou une enseigne visible, même si ce sera fait. Pour l’instant, le bouche-à-oreille et notre situation en centre-ville suffisent, puisque nous sommes complets jusqu’à fin 2026. Mais je sais que je devrai améliorer cet aspect.

Je pense aussi à ouvrir une deuxième structure. Idéalement, j’aimerais créer une petite crèche de 20 enfants plutôt qu’une autre micro-crèche, mais les réglementations sont strictes et demandent du temps. Comme la première crèche n’a qu’un an, je préfère attendre encore avant de développer ce nouveau projet. Il faudra aussi que je trouve un référent technique diplômé, car la législation s’est durcie. Pour gagner en légitimité, j’ai moi-même passé le CAP petite enfance en candidate libre. Ce n’était pas obligatoire pour diriger la crèche, mais je trouvais important d’avoir une formation reconnue. Cela renforce ma crédibilité vis-à-vis des familles et de mon équipe.

Une aventure collective réussie

Mon quotidien est intense. Je travaille beaucoup, sans véritable pause, avec des journées longues. Mais je ne le vis pas comme une contrainte. Retrouver chaque jour les enfants, que j’appelle mes quatorze petits soleils, et voir la satisfaction des parents me donne une énergie incroyable. Mon équipe est très investie et en phase avec le projet. C’est cette dynamique collective qui rend cette aventure si positive. Même si les responsabilités sont lourdes, je n’ai jamais regretté ma reconversion. Je suis passée d’un métier où je vendais des vêtements à un métier où je participe à l’éveil et au développement des enfants. C’est exigeant mais profondément enrichissant. Chaque jour, je mesure la chance que j’ai d’avoir osé changer de voie. »

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