Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion

Le ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion

Il est chargé des thématiques du travail, des relations avec les partenaires sociaux et des thématiques sociales, notamment de la politique générale d’action sociale.

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Sous l’impulsion du Président de la République, nous voulons permettre à chaque personne qui le souhaite de pouvoir créer sa propre entreprise, son propre emploi. L’entrepreneuriat constitue en effet un bon vecteur d’inclusion sociale et économique à condition d’assurer un accompagnement personnalisé et un soutien financier adapté aux besoins, et tout particulièrement pour les porteurs de projets en situation plus précaire. C’est pourquoi avec l’ensemble des réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, BGE au premier chef, nous avons conçu et déployé un programme inédit – Inclusion par le travail indépendant – doté de moyens substantiels, afin de soutenir l’émergence de milliers de projets et contribuer ainsi à bâtir une société plus inclusive. Les résultats de BGE et de ses confrères sont très prometteurs et sont une invitation à amplifier le mouvement dans les prochaines années.

Entretien Bruno Lucas et Philippe Lamblin

Bruno Lucas, Délégué général à l'Emploi et à la Formation Professionnelle au Ministère du Travail
Philippe Lamblin, Président de BGE Réseau

Quelle place peut occuper l’entrepreneuriat dans les politiques publiques en faveur de l’emploi ?

BL : En 2021, le nombre de créations d’entreprises a atteint un nouveau record avec 1 050 000 créations soit +23% par rapport à 2020 (source: Insee). Dans ce contexte, d’envie d’entreprendre des Français, nous nous devons de répondre aux enjeux qui nous sont lancés. C’est pourquoi, l’appel à projets « Inclusion par le travail indépendant » est un programme qui vise à accompagner 40 000 porteurs de projet en insertion sur deux ans. En effet, 75% des micro-entrepreneurs gagnent moins de 8 000€ par an. Cette réalité, nous pousse à nous dire que l’entrepreneuriat peut constituer une réelle opportunité pour favoriser l’accès ou le retour à l’emploi, en élargissant le champ des possibles pour les publics les plus fragiles mais un accompagnement pour lutter contre le découragement est nécessaire. L’Etat propose des solutions aux créateurs d’entreprise en termes de financement, à travers des politiques d’exonérations de cotisations sociales via l’Aide à la création et à la reprise d’entreprise (ACRE) notamment, ou encore une offre de prêt à taux zéro via le Fonds de cohésion sociale.

PL : L’entrepreneuriat est une voie professionnelle aujourd’hui choisie par de plus en plus de monde. Notre expérience de 40 ans nous prouve que c’est un formidable outil d’émancipation et de déconstruction des déterminismes. Mais pour cela, il est primordial d’accompagner ce mouvement afin de voir émerger un entrepreneuriat de la réussite c’est-à-dire un entrepreneuriat créateur de valeur, qui permette à chacun de se réaliser pleinement. L’appui des politiques publiques, à travers le programme porté par la DGEFP « inclusion par le travail indépendant » en direction des publics les plus fragiles par exemple, est en ce sens totalement déterminant.

Quel rôle peut jouer une organisation comme BGE dans la sécurisation des parcours des personnes éloignées de l’emploi ?

BL : Avec 27% de demandeurs d’emploi parmi les créateurs d’entreprises, il est indispensable d’offrir un accompagnement renforcé pour les publics les plus fragilisés, afin de réussir à lancer le projet, assurer sa pérennité ou permettre l’insertion dans l’emploi salarié par la suite.
Ainsi, BGE est un acteur engagé dans l’accompagnement de la création d’entreprise, en tant que réseau professionnalisé, expérimenté, et bénéficiant d’un bon ancrage territorial et d’une grande proximité territoriale.

PL : Notre enjeu est de donner au plus grand nombre, notamment aux personnes éloignées de l’emploi, la possibilité d’envisager la création d’entreprise comme une solution professionnelle, pour autant tout le monde n’ira pas au bout de son projet et nous pensons que c’est une bonne chose.

Notre métier c’est aussi d’éviter aux personnes qui ne sont pas prêtes, de se lancer. Si 30% des personnes accompagnées par BGE créent leur entreprise, les autres 70% retournent vers le salariat avec une employabilité fortement augmentée et leur parcours sécurisé grâce aux acquis (compétences, dynamiques, compréhension de l’entreprise, réseaux) issus de leur réflexion sur leur projet entrepreneurial.

En quoi la compétence est-elle importante dans les parcours entrepreneuriaux ?

BL : Devenir chef d’entreprise ne s’improvise pas et cela nécessite de développer des compétences très larges dans la connaissance de son marché, de son environnement, de ses résultats ou de ses objectifs. Par exemple, les certifications proposées par BGE sont des savoir-faire mobilisables et valorisables tout au long de la vie professionnelle, que l’on soit entrepreneur ou salarié. Intégrer un parcours de créateur d’entreprise c’est aussi un moyen de se développer personnellement et professionnellement.

PL : Depuis 40 ans BGE l’affirme : il ne suffit pas de bien connaitre son métier pour créer une entreprise pérenne, il faut aussi apprendre le métier de chef d’entreprise. Depuis la création du réseau nous plaçons la compétence au centre et notre vocation est de transmettre les compétences entrepreneuriales au plus grand nombre. Ces parcours d’accompagnement et formation renforcent le potentiel des entreprises créées, en aidant les entrepreneurs à devenir autonomes sur la mise en œuvre des conditions de leur pérennité. Et pour ceux qui ne créent, pas ils facilitent le retour à l’emploi par les compétences acquises. Dans ce sens BGE développe. depuis 2017 une gamme de certifications permettant de couvrir l’ensemble des thématiques entrepreneuriales.