Se former à la transition : un levier de réflexion et d’action pour les entrepreneur·e·s

Dans le cadre du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 – piloté par Bpifrance avec le soutien de l’Etat et de la Banque des Territoires – BGE va déployer 134 Accélérateurs jusqu’en 2027. Objectif ? Accompagner les entrepreneur·e·s dans la structuration de leur projet et aider les chefs d’entreprise à développer leur activité, augmenter le chiffre d’affaires et changer d’échelle.

Au sein de ces accélérateurs, BGE propose des modules experts, pensés comme des leviers de montée en compétences sur trois thématiques clés : la transition écologique, économique et sociale, le financement et l’usage de l’intelligence artificielle.

Un partenariat d’expertise avec O2M

Pour concevoir et animer les modules de formation à la transition écologique, BGE s’appuie sur l’expertise d’O2M, cabinet de conseil spécialisé dans la RSE, reconnu par l’ADEME et Bpifrance. Sa branche formation, certifiée Qualiopi, conçoit des parcours sur-mesure, à la fois accessibles et ancrés dans les réalités de terrain.

Rencontre avec Elise Courault, consultante RSE et responsable O2M Academia

Quel est le rôle d’O2M au sein des Accélérateurs BGE ?

Nous animons le module Transition proposé aux différents profils d’entrepreneur·e·s accompagnés dans le cadre des Accélérateurs : en phase d’émergence comme en phase de développement. Le format du module varie selon le niveau d’avancement du projet entrepreneurial. Pour tous, une demi-journée de travail permet de poser les bases du sujet de la transition, d’identifier les enjeux clés et de s’approprier ce sujet. Pour les chefs d’entreprise en phase de développement, nous travaillons pendant une journée complète, ce qui nous permet de faire plus d’ateliers de groupes et d’aller plus en profondeur encore dans les sujets.

Où en sont les entrepreneur·e·s sur les sujets de la transition ?

Beaucoup d’entrepreneur·e·s ne se revendiquent pas « RSE » mais, en creusant, on découvre qu’ils appliquent déjà de nombreuses bonnes pratiques par bon sens. Il y a une réelle prise de conscience, qui s’est accrue ces dernières années. Certains sont très engagés, d’autres démarrent à peine. On peut observer un écart entre la sensibilité individuelle et la capacité à intégrer ces enjeux dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise. Les contraintes économiques, l’urgence opérationnelle, les incertitudes du contexte… tout cela peut ralentir la mise en œuvre. Mais ces freins ne doivent pas masquer les dynamiques à l’œuvre.

Comment construisez-vous la formation pour qu’elle soit adaptée à tous ?

Nous avons une base théorique commune – définitions, cadre réglementaire, panorama des enjeux – puis nous organisons des ateliers interactifs, notamment pour les chefs d’entreprise en phase de développement. Nous travaillons sur 12 enjeux prioritaires pour les entreprises et chaque entrepreneur·e réfléchit à ceux qui sont pertinents dans son secteur. En petits groupes, ils partagent leurs expériences, leurs idées de bonnes pratiques. À la fin, chacun repart avec deux engagements concrets, réalistes et adaptés à sa situation. Nous fournissons aussi des ressources pour aller plus loin : supports, vidéos, sites d’information.

Quel outil utilisez-vous pour les aider à faire un état des lieux ?

Nous utilisons l’Impact Score, un outil d’autodiagnostic RSE qui permet aux dirigeants de se positionner sur leurs pratiques actuelles. C’est un moyen simple et pratique pour prendre du recul sur sa situation et commencer à réfléchir aux actions à mettre en place.

Rencontrez-vous encore des freins sur le terrain ?

En général, si j’ai quelqu’un de réticent dans le groupe, j’ai aussi quelqu’un de convaincu, qui peut témoigner de son expérience. C’est ce qui fait la richesse de la formation : avoir des participants qui débattent entre eux, chacun amenant son point de vue. Et ce sont souvent ces échanges entre pairs qui ont le plus d’impact.

Quel est, selon vous, le principal bénéfice de ce module pour les entrepreneur·e·s ?

L’intention est qu’ils obtiennent de la clarté, des idées concrètes et une meilleure compréhension des leviers qu’ils peuvent actionner. Mais surtout, l’objectif est qu’ils repartent avec l’envie de faire mieux, sans se sentir dépassés. L’idée étant d’intégrer des réflexes, des prises de conscience dans les actions du quotidien, par exemple des questionnements comme : est-ce que je pourrais travailler avec des fournisseurs plus proches géographiquement ? Même si les résultats ne sont pas immédiats, le fait d’avoir pris le temps de penser la transition change déjà quelque chose.