Qui sont les entrepreneur·e·s d’aujourd’hui ? – volet 2

BGE présente les résultats du deuxième volet de l’étude « Qui sont les entrepreneur·e·s d’aujourd’hui ? », en partenariat avec Crédit Mutuel Alliance Fédérale et réalisée par l’ObSoCo.

Avec cette étude d’ampleur, initiée en 2022 et enrichie en 2025, BGE et Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont cherché à présenter et illustrer la réalité entrepreneuriale et ses mutations pour obtenir une vision plus nuancée, incluant une démarche inédite de segmentation et de définition de familles d’entrepreneurs.

Ce nouveau volet nous permet de constater des envies d’entreprendre fortes, existentielles parfois, mais aussi des risques : projets de faible ambition, isolement, dégradation du niveau de vie. Il souligne également de réelles perspectives de création de valeur : gisement d’emplois dans les TPE, nouvelles stratégies de coopération, clientèle diversifiée.

L’étude Qui sont les entrepreneur·e·s d’aujourd’hui ? a été réalisée par L’ObSoCo (L’Observatoire Société & Consommation) sur un échantillon de près de 10 000 personnes s’étant ou non immatriculées après leur accompagnement chez BGE.

Télécharger les résultats Les 10 points clés à retenir

L’envie d’indépendance, moteur de l’entrepreneuriat ?

La France se distingue en Europe par un volume d’immatriculations nettement supérieur à ses voisins : 1,1 million d’entreprises créées en 2024 !

Cette vitalité est portée par une aspiration très marquée chez les entrepreneur·e·s, celle de l’indépendance. En effet, 67 % d’entre eux déclarent qu’être indépendant fait partie de leurs principales motivations à entreprendre. Ce mouvement ne se limite pas à une volonté de travailler « pour soi », mais traduit un véritable projet de vie qui interroge, en creux, le rapport des individus au salariat.

Entreprendre, coûte que coûte

Quelles que soient les motivations ou la réalité économique des entrepreneur·e·s, notre enquête révèle une volonté forte, presque existentielle, d’entreprendre. Pour beaucoup, être entrepreneur·e ne se réduit pas à une option professionnelle, mais incarne un choix de vie, poursuivi malgré les difficultés, les incertitudes ou même les échecs.

Quelle qu’en soit l’issue, 93 % des participants aux programmes BGE considèrent que l’expérience de la création d’entreprise a été bonne. 90 % déclarent que si c’était à refaire, ils le referaient. 

Cette persévérance témoigne d’une énergie remarquable, mais elle interroge : comment transformer cet élan individuel en dynamique collective et constructive ?

Qui passe à l’acte et devient créateur ?

La concrétisation du projet n’est pas une question de genre ou de taille de la commune de résidence, mais reste une question d’âge, de diplôme, de revenus avant création et de secteur d’activité.

Après leur accompagnement, 38 % restent dans un entre-deux, ne concrétisant pas leur projet, mais ne l’abandonnant pas pour autant. Ces entrepreneur·e·s ne doivent pas être oubliés : il faut aider ceux dont le projet n’est pas viable en l’état à ne pas s’entêter, et rester auprès de ceux qui ont un projet viable afin de les aider à concrétiser dans le temps.

Travailler en coopération et créer des emplois

L’envie d’indépendance est certes un moteur puissant, mais elle n’est pas pour autant un frein aux dynamiques de coopérations. 4 entrepreneur·e·s sur 10 développent en effet des stratégies de coopération.

Côté emploi, 23 % des entreprises accompagnées par BGE ont créé de l’emploi au cours de leur période d’activité et 10 % déclarent vouloir recruter en 2025. Pour les près de 80 % qui n’embauchent pas, la moitié ne le veut pas et l’autre moitié ne le peut pas. Pour ces derniers, la consolidation de leur modèle économique déclencherait très certainement des embauches.

La question n’est donc pas seulement celle de l’intention d’embaucher, mais des moyens réels pour franchir ce cap, car cette dynamique reste conditionnée à la capacité des activités à générer un chiffre d’affaires et une marge suffisants.

Une clientèle locale, mais pas que…

Les petites entreprises présentent des modèles de clientèle pluriels. Si elles s’ancrent fortement dans le local et répondent, ce faisant, aux besoins de services de proximité tout en contribuant à l’équilibre des territoires, leur action ne s’y limite pas.

Les TPE se positionnent comme espaces d’innovation et de création de valeur plus complexes, en touchant des clientèles élargies et diversifiées. Cette double dimension illustre leur capacité à conjuguer ancrage territorial et ouverture, et à faire de leur activité un levier à la fois de cohésion locale et de dynamique économique plus large.

Le financement, trop souvent sous-estimé

Selon la Banque de France, près de 40 % des créateurs déclarent avoir prévu un budget insuffisant lors du lancement de leur activité. Ce sous-financement conduit à des projets calibrés a minima, fragilisant leur pérennité. Or, un financement adapté est un levier essentiel de développement : les entreprises correctement financées ont plus de chances de passer le cap des cinq ans.

Qu’en est-il du chiffre d’affaires ?

Le chiffre d’affaires augmente de façon régulière avec le temps. Les résultats de notre étude confirment qu’il faut environ deux ans pour stabiliser le modèle économique et environ quatre ans pour envisager une stratégie de développement.

Les entrepreneur·e·s ayant suivi un parcours d’accompagnement chez BGE déclarent, en moyenne, un chiffre d’affaires de 60 000 euros par ans, ce qui est supérieur aux moyennes nationales des entreprises non accompagnées.

Outre l’accompagnement, le secteur d’activité a un impact fort sur les chiffres d’affaires : il doit donc être discuté en amont avec les porteurs de projet – notamment celles et ceux qui se tournent massivement vers le secteur du bien-être, où les niveaux de revenus restent modestes.

Connaître son secteur, un avantage ?

L’expérience dans le secteur d’activité est un facteur décisif dans la réussite entrepreneuriale. Plus l’expérience dans le secteur est solide, plus les chances de réussite sont élevées et la satisfaction vis-à-vis du chiffre d’affaires renforcée.

Connaître son secteur avant de se lancer est donc un levier puissant pour sécuriser le projet, renforcer sa viabilité économique et améliorer le bien-être de l’entrepreneur·e lui-même.

La santé de l’entrepreneur·e

L’expérience du secteur a également un impact sur la santé de l’entrepreneur·e. En effet, plus il a de l’expérience dans son secteur, moins un entrepreneur·e est sujet à des difficultés psychologiques : si 25 % des entrepreneur·e·s avec un à deux ans d’expérience dans leur secteur rencontrent ces difficultés, ils ne sont que 9 % chez ceux qui déclarent plus de 20 ans d’expérience.

Au total, 35 % des créateurs déclarent avoir été heurtés par un problème de santé (physique ou psychologique) significatif pendant leur vie d’entrepreneur·e. Or, la santé du chef d’entreprise est un enjeu central de pérennité : un problème de santé peut fragiliser durablement l’activité, voire entraîner son arrêt.

Quels besoins pour se développer ?

Pour sécuriser les projets, assurer leur pérennité et créer de la valeur, la question des compétences est centrale. Or, s’il existe de nombreux dispositifs pour accompagner l’entrepreneur·e dans la création de son entreprise, ils sont beaucoup moins nombreux pour l’appuyer dans son développement.

Alors même que la maitrise de compétences est vitale pour quelqu’un qui doit prendre des décisions tous les jours sur des sujets commerciaux, de gestion, de financement, etc., l’accès à la formation des chefs d’entreprise reste faible.

Le sujet de la clientèle, comme en attestent les données, est central.

 

L’impact de BGE sur les trajectoires des personnes

Le taux d’activité est multiplié par trois parmi les participants aux programmes BGE.

Travailler un projet entrepreneurial peut se solder par une création d’entreprise, mais aussi par une remobilisation, l’accès à des réseaux, la révélation de compétences, autant d’éléments qui facilitent le retour à l’emploi en cas d’abandon du projet (ou de cessation d’activité).

 

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Etude réalisée par l’ObSoCo
L’ObSoCo (Observatoire Société & Consommation) est une société d’études et de conseil en stratégie née de la conviction que nous vivons actuellement une période de transformation profonde de la société, de l’économie et du commerce.

Avec le soutien de Crédit Mutuel Alliance Fédérale
Bancassureur de premier plan en France avec 77 000 collaborateurs au service de près de 31 millions de clients, Crédit Mutuel Alliance Fédérale propose une offre multiservice à une clientèle de particuliers, de professionnels de proximité et entreprises de toutes tailles, via près de 4 300 points de vente.

Volet 1 de l'étude