Talents BGE 2025 pour la région Provence - Alpes - Côte d'Azur
Studio de yoga et pilates, salle de massages, café et boutique
Léa nous raconte : « À la base, c’est Margaux qui a eu l’idée avec une amie prof de yoga aussi. Elles voulaient ouvrir quelque chose ensemble en arrivant à Marseille. Margaux avait entendu parler de BGE Provence Alpes Méditerranée via la mission locale. Elles ont commencé le parcours BGE ensemble, mais son amie a vite changé de projet. C’est à ce moment-là que je suis arrivée. On a mis du temps à concrétiser le projet : il a fallu monter le dossier, obtenir les accords des banques, trouver le local, réaliser les travaux, acheter le matériel… Au final, près d’un an s’est écoulé entre le lancement et l’ouverture. Pour ma part, j’ai rejoint l’aventure en septembre et nous avons ouvert fin octobre de l’année suivante.
On a suivi pendant un an le parcours BGE, avec un conseiller qui nous a beaucoup aidées : montage du business plan, demandes de financement, démarches administratives… Sans cet accompagnement, je pense qu’on n’aurait jamais réussi à ouvrir. On ne connaissait ni nos droits, ni les aides possibles. Ça a été un vrai soutien.
Le plus fastidieux, c’était sans doute toutes les démarches liées au business plan : remplir chaque case, valider chaque étape… On ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi long, mais avec du recul, c’est logique. On a compris que tout était lié : sans business plan validé, pas de prêt bancaire, sans prêt, pas de local, etc.
Quand je suis arrivée, l’étude de marché et le business plan étaient déjà bien avancés. Margaux habitait déjà à Marseille, elle était déjà à son compte en tant que prof de yoga et masseuse, avec une petite clientèle. À la base, on n’avait pas forcément prévu de travailler ensemble mais c’est devenu naturel.
Aujourd’hui, on a bien réparti les tâches. Margaux gère toute la partie yoga, les plannings, les intervenants. On fonctionne avec des indépendants qu’on paie au cours, avec des paliers en fonction du nombre d’élèves. Elle gère aussi les événements et la location de la salle sur les créneaux libres, parfois pour des shootings photos. Elle continue les massages du corps.
Moi, je fais des massages du visage et je gère la partie café-boutique et tout l’administratif. On change un peu d’organisation car on va sous-traiter le café. Ça nous prend trop de temps pour peu de rentabilité. On va confier ça à une autre personne, une amie de Margaux, ancienne cheffe qui voulait se mettre à son compte. Elle proposera de la restauration, chose qu’on ne faisait pas car la cuisine n’était pas équipée. On commence par une location simple, mais on envisage à terme de passer à une commission sur le chiffre d’affaires.
Pour le yoga, on travaille avec une dizaine de professeurs. On propose environ 4 cours par jour, y compris le week-end. Les élèves peuvent payer à la carte, prendre des carnets de cours ou des abonnements annuels. On propose différents styles de yoga adaptés à tous les niveaux.
Dans la boutique, on vend principalement des produits de créateurs : déco, bijoux, vêtements, alimentation, objets bien-être liés au yoga, tarots, oracles, etc. Mais cette partie va aussi changer avec la sous-location. La nouvelle personne fera ce qu’elle souhaite, peut-être en achetant directement les produits au lieu du dépôt-vente qui nous prenait beaucoup de temps pour trop peu de résultats.
Pour l’organisation générale, On a eu la chance que Margaux soit déjà bien implantée dans le quartier, elle avait déjà une clientèle. Moi j’étais à Bordeaux à l’époque, je ne connaissais pas Marseille. Ça a beaucoup aidé. Travailler ensemble, ce n’est pas toujours parfait, mais globalement ça se passe très bien. On s’est fait accompagner au début, pour poser des bases saines. On n’a pas tout appliqué à la lettre, mais ça nous a aidées. Le fait qu’on ait chacune nos missions et qu’on ne se marche pas dessus, équilibre bien la relation de travail.
Aujourd’hui, le yoga représente 75 % de notre activité. Les élèves restent parfois boire un café, mais la partie café est moins développée car on manque de temps et de communication. Les massages aussi ont besoin d’être développés. On réfléchit aussi à des plateformes de réservation plus adaptées. Pour le yoga, notre système est très efficace, mais pour les massages il nous faut trouver mieux.
Ce qui a fait la différence au départ, c’est la cagnotte participative sur KissKissBankBank. On a eu le double du montant qu’on visait. Ça nous a permis de vendre des cartes de cours avant même d’ouvrir, de remplir les premières semaines et d’avoir des clients dès le départ. On ne l’avait pas fait pour ça à la base, mais ça a eu cet effet bénéfique. Le local fait 100 m², on a fait de gros travaux sur deux mois. On a eu de la chance, ça s’est bien passé. On a tout aménagé et décoré nous-mêmes.
Aujourd’hui, on suit l’accélérateur proposé par BGE et Bpifrance , pour nous aider à mieux structurer et stabiliser l’activité. On a eu un bon démarrage, mais on n’est pas du tout formées à la gestion d’entreprise. On veut apprendre à bien gérer la trésorerie, le prévisionnel, etc. C’est aussi pour ça qu’on délègue le café : pour se concentrer sur le yoga et les massages. À plus long terme, on aimerait peut-être ouvrir un second lieu ou développer une franchise. Mais tant que celui-ci n’est pas parfaitement stable, on n’envisage rien. On apprend en avançant.
Enfin, le nom Tribu vient de notre histoire : on vient d’une famille nombreuse, on a grandi dans cet esprit. On voulait créer un lieu de lien, de communauté. Quand Margaux a proposé ce nom, c’était évident. »