Dans le cadre du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 – piloté par Bpifrance avec le soutien de l’Etat et de la Banque des Territoires – BGE va déployer 134 Accélérateurs jusqu’en 2027. Objectif ? Accompagner les entrepreneur·e·s dans la structuration de leur projet et aider les chefs d’entreprise à développer leur activité, augmenter le chiffre d’affaires et changer d’échelle.
Au sein de ces accélérateurs, BGE propose des modules experts, pensés comme des leviers de montée en compétences sur trois thématiques clés : la transition écologique, économique et sociale, le financement et l’usage de l’intelligence artificielle.
Entretien avec Antoine Lorès, co-fondateur de MindCraft
Il y a plusieurs raisons à cela. La première, c’est que tout le monde ne va pas spontanément faire la démarche de découvrir l’intelligence artificielle sur son temps personnel. Il y a une partie des gens pour qui se former est un plaisir, parce qu’ils sont curieux et qu’ils aiment tester de nouveaux outils, investir du temps sur de nouveaux sujets. Pour les autres, ceux qui font preuve de plus de résistance à l’apprentissage et à la découverte, il y a cette première barrière, car apprendre à se servir de l’IA demande du temps et de la pratique. La formation permet donc une première approche pour s’approprier l’outil et comprendre les usages qu’on peut en faire dans le quotidien.
Ensuite, c’est un outil dont il faut comprendre le fonctionnement. L’un des pièges avec l’intelligence artificielle, c’est qu’elle a l’air sûre d’elle. Mais en creusant on peut se rendre compte qu’il y a des erreurs, même très basiques. Or, si on n’a pas le bon réflexe de relecture critique, on peut passer à côté. C’est encore plus vrai dès qu’on entre dans des sujets techniques, juridiques ou scientifiques.
Le dernier point, c’est la vitesse à laquelle évoluent les outils. Ce qu’on pensait impossible il y a six mois devient banal du jour au lendemain. Il y a encore peu de temps, générer un logo, c’était technique, c’était réservé aux professionnels. Maintenant, on peut le faire avec un bon prompt. Pour évoluer avec l’outil, il faut donc comprendre comment fonctionnent les modèles, comment s’y adapter et rester en veille. C’est aussi pour ça que la formation est clé : elle donne les bases, mais elle aide aussi à adopter une posture de mise à jour permanente.
Je suis convaincu que les entrepreneur·e·s et les gérants de petites entreprises sont les profils qui ont le plus à gagner avec l’intelligence artificielle. Quand on gère une entreprise, on fait un peu tout soi-même, on est à la fois comptable, juriste, commercial, manager… Or, on ne peut pas être bon partout et, quand on n’a pas les moyens de s’entourer de spécialistes pour chaque sujet, on doit se débrouiller.
C’est là que l’intelligence artificielle peut faire une vraie différence : elle devient un outil super utile pour tous les domaines dans lesquels on est moins bon. La réalité de chef d’entreprise, c’est qu’on finit par passer beaucoup de temps sur des choses qui n’ont rien à voir avec notre métier de base. Avec l’IA, tout ça devient beaucoup plus simple, plus rapide. Et ça permet de libérer du temps pour se concentrer sur son cœur de métier.
Chez Mindcraft, nous concevons des entraînements pour les managers et leurs équipes dont l’objectif est de faire entrer de meilleures habitudes de travail au sein des entreprises. Pour ce faire, nous mettons en pratique une approche particulière qu’on appelle la war room. Celle-ci consiste à projeter les participants dans un scénario fictif au sein duquel ils vont devoir relever des défis ensemble. Grâce à cette méthode, nous repérons d’éventuels réflexes, les bonnes et les mauvaises pratiques et habitudes ainsi que les spécificités culturelles de l’entreprise.
Ces observations nous permettent ensuite de faire des recommandations pour faire évoluer les pratiques au sein de la structure. En l’occurrence, cette méthodologie fonctionne très bien sur le sujet de l’intelligence artificielle, car les personnes qui viennent se former chez nous recherchent de la pratique et pas uniquement de la théorie.
Nous travaillons en partenariat avec BGE dans le cadre des Accélérateurs du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 (piloté par Bpifrance, avec le soutien de l’Etat et de la Banque des Territoires, ndlr). Nous avons développé, pour ces Accélérateurs, des modules de formation à l’intelligence artificielle adaptés au niveau d’avancement du projet des entrepreneur·e·s.
Pour les Accélérateurs Emergence et Création, nous formons les entrepreneur·e·s pendant une demi-journée à la prise en main des IA génératives. Ici, l’enjeu est de développer un réflexe d’usage, là où l’IA peut faire gagner du temps et aider à prendre de bonnes décisions. Prendre ces habitudes n’est pas si simple, car c’est une technologie sans précédent. L’enjeu de cette formation, c’est vraiment de développer le réflexe : « cette tâche, je peux la réaliser avec l’IA ».
Pour les Accélérateurs Croissance TPE, à destination des chefs d’entreprise déjà installés qui souhaitent se développer, nous proposons un module de formation d’une journée complète. Pendant cette journée, on a le temps d’aller plus loin, de faire la démonstration de fonctionnalités plus avancées de l’intelligence artificielle : coder, créer des automatismes, analyser des donner, optimiser des processus métiers, etc.
Et, surtout, on a le temps de se pencher sur le business model des entreprises. Lors d’un atelier dédié, on fait un point avec les apprenants sur leur activité : quels sont les parties de leur chaîne de valeur dans lesquelles on peut intégrer l’intelligence artificielle ? Leurs attentes concernent-elles la production, l’embauche, la conquête de nouveaux marchés ? Leurs concurrents ont-ils déjà intégré l’IA dans leurs pratiques, et si oui à quelles fins ? En ayant ces réflexions, on peut déterminer où l’usage de l’IA serait le plus pertinent.
Les apprenants ne repartent pas avec de la théorie, mais avec des usages très concrets. Ils ont mis les mains dedans, ils ont prompté eux-mêmes et, surtout, ils savent où l’intelligence artificielle peut leur servir dans leur quotidien d’entrepreneur·e.
Par exemple, ils ont vu comment générer des textes commerciaux, mais pas juste “rédige-moi un post LinkedIn” — ça, tout le monde sait le faire. L’enjeu, c’est de sortir du lot et ils repartent avec des pistes très claires sur comment se démarquer, sur ce que ça peut leur apporter en communication et en commercial. Ils font aussi de la génération d’images, car c’est une façon ludique de s’approprier les outils.
Et puis, surtout, ils travaillent sur un cas concret : celui de Martine, qui ouvre une boutique à Nantes. Ça leur permet de se projeter. Ils cherchent un nom, un logo, ils testent des idées de communication. À partir de là, on creuse des choses comme : “Est-ce que je peux demander un conseil à l’IA ?” et on voit ensemble ce qu’il faut dire, ce qu’il faut expliquer dans un prompt pour ne pas avoir une réponse générique. Donc ils repartent avec ça : comment formuler des prompts utiles, précis, efficaces, même dans des domaines qu’ils ne maîtrisent pas — comme la finance, le juridique, le commercial…
Pour ceux qui suivent le module sur la journée, on va un peu plus loin : on fait un peu de code, on parle d’automatisation… Mais dans tous les cas, ce qu’ils gagnent, ce n’est pas juste une connaissance théorique : c’est une palette d’usages activables tout de suite, et une vraie montée en compétence sur la façon d’interagir avec l’IA.
Vous habitez dans un quartier prioritaire ou vous souhaitez y implanter/développer une entreprise ? Bénéficiez des dispositifs d’aide à la création et au développement, déployés massivement dans le cadre du programme « Entrepreneuriat Quartiers 2030 », pour sécuriser et lancer votre projet ou booster le développement de votre entreprise.
BGE déploie, dans le cadre de ce programme, de nombreux dispositifs pour vous aider à créer ou à développer votre entreprise. Objectif ? Vous transmettre les compétences entrepreneuriales clés à chaque étape du parcours, à travers l’accompagnement, la formation et l’accès aux ressources.