Bibim Pop

Soo Jin Hwang

  • Talent 2025
  • Restauration
  • Occitanie
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Talent BGE 2025 pour la région Occitanie
Distributeurs automatiques de plats coréens, abordables, équilibrés, délicieux, et faits maison dans la région de Toulouse.

Une autre façon d'envisager la restauration

Soo Jin nous confie comment elle a créé Bibim Pop : « J’ai déjà eu un restaurant entre 2009 et 2016. Mais avec ce métier, c’était très compliqué de concilier la vie pro et la vie familiale. Quand mes enfants ont commencé à aller à l’école, j’ai ressenti le besoin de faire autre chose, de créer quelque chose qui me permette d’être présente pour eux, tout en ayant un vrai impact.

Un jour, je suis tombée sur une vidéo qui parlait de la précarité alimentaire chez les jeunes en France, notamment les étudiants. Beaucoup mangent mal, se nourrissent de pâtes tous les jours, certains ont vraiment faim. Ça m’a énormément touchée. Je me suis dit : il faut que je fasse quelque chose ! Mais je voulais le faire à ma manière, sans sacrifier ma vie de famille.

C’est là que l’idée m’est venue : créer un service de distribution automatique de plats faits maison, bons, à petit prix, accessible à toute heure. Je pouvais travailler la journée, préparer les plats, et les machines faisaient le reste. C’était l’idéal pour les étudiants qui n’ont pas tous le même rythme de vie et qui peuvent aller chercher à manger quand ils en ont envie. Et ça reste utile pour toutes les personnes qui ont besoin d’un repas rapide, sain, sans se ruiner.

Un modèle bien pensé

Comme il n’y a ni salle, ni service, je suis en mesure de proposer une nourriture de qualité presque moitié moins cher que dans un restaurant classique. C’est comme ça qu’est née l’idée de Bibim Pop.

J’avais un peu d’économies que j’ai mobilisées dans le business plan que j’ai monté avec l’aide de BGE Sud Ouest. J’ai aussi suivi une formation avec eux, qui m’a beaucoup appris, surtout sur le côté juridique, la gestion, la rentabilité, l’URSSAF, toutes ces choses qu’on doit connaître quand on monte une entreprise, mais que personne ne nous apprend. La formation a duré environ trois mois et demi, en 2023, et ça m’a beaucoup apporté.

Trouver des emplacements pour les machines, ça a été une autre aventure. Je voulais absolument que ce soit accessible au grand public, pas seulement aux salariés dans les entreprises, ce qui était le plus facile trouver. J’ai fait cinq demandes à Toulouse Métropole, toutes refusées ! Finalement, je me suis tournée vers des parkings ou devantures de commerces privés. C’était un peu plus simple, mais il m’a quand même fallu un an pour trouver trois bons emplacements.

Des repas de qualité pour tous !

J’avais essayé d’ouvrir un petit fonds de commerce ou un atelier cuisine, mais c’était trop cher. Et puis un jour, je suis tombée sur une ancienne boulangerie à vendre. Le local était trop grand pour moi, mais j’y ai réfléchi. J’ai finalement eu l’idée de la diviser en plusieurs lots pour pouvoir rembourser le crédit plus facilement et avoir mon petit atelier à moi, sans trop de frais.

Pour les distributeurs je voulais que ce soit local, au maximum. Je tenais à choisir un fabricant en France, ou au moins en Europe. Je suis tombée sur une entreprise française qui fait aussi des machines pour poissonniers, donc avec un bon niveau de conservation pour les produits frais et délicats. J’étais rassurée sur la qualité.

Le système est bien pensé : on rentre les dates de péremption, et la machine gère automatiquement les remises. À partir de 48h, c’est -25 %, et ça va, jusqu’à -95 % une fois la date atteinte. C’est toujours comestible sans risque : pendant la première année, je me suis nourrie presque exclusivement de mes plats, même jusqu’à 3 ou 4 jours après la date, pour tester la qualité. Je sais que parfois, à minuit, certains viennent acheter 5 ou 6 plats d’un coup à 0,40 € ou 0,50 €. Je me dis que s’ils achètent autant au milieu de la nuit, c’est qu’ils en ont vraiment besoin. Et ça me touche de pouvoir les aider à mieux se nourrir.

Un projet qui grandit avec coeur et ambition

Aujourd’hui, on a 8 machines. J’ai le projet d’en avoir 20 d’ici 2026, dans la région Occitanie, peut-être même plus loin. En 2027, si tout se passe comme prévu, il sera temps de penser à la franchise ou aux succursales. On a beaucoup de messages et commentaires d’autres régions qui nous demandent quand ils auront un distributeur dans leur ville ! J’aimerais créer une cuisine centrale par région pour produire localement.

Sur les réseaux sociaux, on est très actifs, c’est pour ça qu’on est autant visibles. Je travaille avec une agence que j’ai rencontrée pendant la création du projet. C’est moi qui écris tous les articles longs, on fait les vidéos ensemble. Elle aussi a été accompagnée par BGE, ça crée du lien.

On est maintenant 5 dans l’équipe : 4 à temps plein et une personne à mi-temps. L’ambiance est géniale. Je les appelle ma Dream Team. On se fait confiance, on s’entraide. C’est notre projet, ils sont investis par la même vision : avoir un impact, servir à quelque chose. La restauration est tristement célèbre pour des conditions de travail souvent dégradées, parfois abusives et la pression de chaque service. Pas de stress chez Bibim Pop, pas de clients affamés qui attendent dans la salle, on travaille dans la sérénité et tout est fait maison, même la chapelure !

Aujourd’hui, ce projet me rend fière. J’ai l’impression de faire quelque chose d’utile. Et surtout, je peux le faire sans renoncer à ma vie de famille. C’est ça, pour moi, la vraie réussite. »

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